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Sur la trace des Inkas (Part.1), Choquequirao, Pérou


Choquequirao, un site archéologique Inka au moins aussi vieux mais ô combien moins connu que le célèbre Machu Picchu. Le site est là dans les montagnes andines. Pour s’y rendre il n’y a qu’un seul moyen. Parcourir le même chemin aller et retour pour un total de 64 kilomètres. Les dix premiers kilomètres sont plats. Ce sont les seuls. Il reste l’équivalent d’un marathon auquel on ajoute un dénivelé positif de 3000m et un dénivelé négatif équivalent. Le tout sur 5 jours.

On prépare l’équipement, l’indispensable, ce que l’on ne trouvera pas sur place. On évite de penser au pire car les sacs sont déjà lourds. Il faut transporter les provisions et l’eau aussi. Et puis on part. Il fait beau. Le décor est magnifique. Le col du Salkantay enneigé est là, juste devant nous. Cinq jours d’aventure nous attendent. On a le sourire aux lèvres. Pas pour très longtemps.

Ce trek c’est comme une montagne à l’envers. La descente avant la montée. Deux fois. Le réconfort avant l’effort. Déroutant.




Je suis la seul à voir qu'un gros Saint-Bernard guette sur nous?

On a le temps de s’acclimater à ce nouvel environnement. L’agréable découverte, le plaisir de marcher au soleil, la faune et la flore. D’ailleurs très vite on rencontre les mouches de sable. Premier véritable désagrément. Elles ne nous lâcheront pas pour les 5 jours à venir. Elles nous rappelleront sans cesse que nous sommes plus vulnérables quand nous nous arrêtons. Aucune pause ne sera paisible. Grâce à elles, on continuera d’avancer. De toute façon, tout ce qui est fait n’est plus à faire.

Nous entamons notre première ascension sans se douter de l’accablant soleil. De quoi rajouter du poids à nos sacs. Très vite la peine s’installe. La chaleur nous déshydrate, la marche alourdit nos jambes, les visages se creusent et nous grimpons ces interminables lacets qui nous conduisent à notre quête. C’est la tête baissée que nous marchons désormais. On échange sans véritablement s’en apercevoir de décor. De la vallée traversée par l’Apurimac, on regarde maintenant nos chaussures, les roches sur lesquelles nous posons chaque pas, la terre, et cette poussière. Il n’y a rien d’autre que la poussière en cette saison. Les cactus sont les rois ici. Ils boivent notre sueur.

En reprenant de l’altitude, le paysage redevient plus vert mais la marche est encore longue. Ces bornes disposées à chaque kilomètre nous le rappellent. Ces garces. Et ce soleil qui tape toujours autant nous étourdit.


Détente dans une jolie ferme. Qui trouvera le colibri dans la photo ci-dessous?

Un des habitants de la ferme..

Dernier coucher de soleil avant la visite du site!

On rencontrera de vrais aventuriers comme nous et puis on méprisera les autres, ceux qui viennent avec leur guide, leurs mules pour porter leurs sacs et leurs eaux. Ils viendront même parfois avec leur cuisto pour bien s’occuper d’eux.

Il faut croire que la peine conduit au mépris. À force de boire de l’eau soi-disant purifiée au chlore, c’est aussi dans mes entrailles que j’ai du mal à la contenir, ma peine.

La fatigue coutera pour certains que l’on rencontre en chemin au point d’entacher sur la beauté du site. En ce qui nous concerne, nos efforts ne sont pas vains. Nous ne sommes pas beaucoup à fouler cette citadelle. Sa conservation est déconcertante. Un lieu atypique et une vraie aventure que l’on a vécue et partagée à deux.


Choquequirao

On n’est pas peu fier d’avoir accompli ce trek de 5 jours dans la même zone montagneuse que le Machu Picchu à environ une centaine de kilomètres à l’Est.

Non pas que nous devenons vantards mais rares sont ceux qui s’y rendent en complète autonomie. Le chemin pour y accéder est rude surtout lorsque l’on fait le choix de porter tente, matériel de couchage, nourriture et eau.​ Mais la récompense est au rendez-vous. Notre seul regret aura été d’avoir sous-estimé l’étendue du site rendant notre temps sur place insuffisant pour se rendre sur tous les points de vue et terrasses de part et d’autre de la grande place centrale. Ces incas sont trop forts !

Selon les sources Choquequirao fut le dernier bastion de résistance inca après que Cusco eut été assiégée par les conquistadors espagnols en 1535. Découvert en 1710, des fouilles archéologiques furent entreprises au début des années 1970 mais seuls 30 % du site n’aura réellement été mis à jour. On imagine bien des vestiges et trésors enfouis dans l’épaisse forêt bordant le site.

Sortir des sentiers battus n’est pas seulement une option économique. Contrairement aux circuits touristiques ou l’on se fait « alpaguer » continuellement par les marchands, nous avons découvert la ruralité péruvienne à travers les hameaux isolés où les habitants ne parlent parfois que le Quechua mais nous saluent tous chaleureusement à notre passage.

Leur mode de vie ne semble pas être très différent de celui de leurs ancêtres des siècles plus tôt. Hormis la présence d’un panneau solaire permettant l’accès à l’eau chaude et la radio. Ceux-ci vivent de leurs petites fermes. Les randonneurs de passage leur rapportent une petite liquidité financière.

Nous passons notre dernière nuit dans une petite ferme. Les propriétaires sont rieurs, ils nous offrent un jus de mais au sucre de canne. Dans leur maison en terre un seul espace de vie : le foyer en pierre ou se prépare la cuisine, un lit plus que conceptuel et une table sous laquelle un joyeux vivier de cochons d’inde, chatons, petits poulets grouillent à même le sol en terre. La douche prend place dans la basse cours. Trois bâches tendues, un cochon qui essaie de s’inviter qu’il faut repousser et la vue sur la vallée au soleil couchant.

En bref des souvenirs pittoresques.


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