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L'inspirante Bolivie

Marion & Nicolas

La Bolivie aura été d’un court séjour mais aura imprimé les souvenirs certainement les plus mémorables.

Premier déjeuner en Bolivie

Il n’y a pas de tour du monde sans quelques challenges et dépassements de soi. Outre la découverte liée au voyage, la Bolivie nous aura offert cette chance et les émotions qui vont avec.

Nous y terminons l’année survivants de la mythique Route de la Mort qui porte malheureusement son nom quand on apprend que deux jours avant nous un français n’a pas été si chanceux. Pour l’avoir faite, il n’y a que deux choses à en dire : Magnifique et sans risques, quand on en prend pas!

Comme partout, y'a vraiment des gens bizarres. Une pensée ici à Rémi, un mec en or totalement libre de la pensée des autres.

Les bonnes résolutions de chaque année mises à part, nous amorçons 2016 avec un trek de 3 jours en Haute Montagne. L’Huayna Potosi est parmi les plus hauts sommets de Bolivie avec ses 6088m. C’est au détour d’un guide de routard qu’on se met à rêver de cette montagne pourtant recommandée aux expérimentés. La saison n’est pas la meilleure car nous sommes en été en Bolivie. La neige est plus meule, les pluies plus fréquentes. Et en altitude le Temps décide pour nous. On croise les doigts pour qu’il soit en notre faveur.

On quitte La Paz pour se rendre à Base Camp (4700m) ou nous nous familiarisons avec l’altitude et notre équipement : crampons, piolets, casques, harnais… tout ceci ne nous semble pas très naturel. Il fait déjà un froid vif à 4700m. Santos, notre guide s’occupe de tout. Nos repas bien cuisinés, nos collations copieuses, nos heures de réveils. Il n’y a pas de douches ni toilettes à 4700m. Il n’y en aura pas non plus à Campo Alto à 5180m ou nous passerons le 2ème jour. On marchera peu et nous reposerons beaucoup ces deux premiers jours. Il est Minuit. On n’a évidemment pas dormi à cause de l’altitude. Pourtant le jour de l’ascension et ses 900 mètres de dénivelé sont là. La lampe torche sur le front, nous partons avec les étoiles pour témoins. On se passera de décrire les 7 heures de marche à la vitesse de tortues. Le manque d’oxygène rend chaque effort bien pénible. Heureusement nous n’avons pas mal à la tête ou la nausée comme peuvent avoir certains. Vers 5 heures on sort de la nuit. La montagne, ses arrêtes, ses cimes, ses plages se dessinent Ses crevasses aussi, Des mâchoires béantes pour certaines. On est contents de voir une fois le trajet réalisé ce à cote de quoi on est passé. Quel décor formidable. La dernière heure nous entamons le flanc le plus pentu pour arriver à la cime : La playa comme s’amuse à dire Santos toujours pour nous motiver. Le tracé du chemin est à faire. Avec leurs piolets les guides façonnent un petit rebord dans la neige pour pouvoir continuer à avancer debout. On progresse en zigzag. Il est 7heures. Nous sommes au-dessus des nuages. La montagne est à nous !

Merci Huayna Potosi de nous avoir acceptés ce 4 Janvier 2016.

Merci également Santos pour cette force tranquille et bienveillante qui nous a accompagnés et soutenus. Il nous apprend qu’il a été invité à prendre part à une expédition américaine pour l’Everest en mars prochain. Les 8848 mètres ne semblent pas l’impressionner. La montagne donne décidément l’envie d’aller toujours plus haut. Il est peu probable que l’on retrouve une montagne de ce genre sur le reste de notre trajet. Mais peut être une autre fois, un autre voyage…

Sur les traces des dinosaures à Sucré, la capitale administrative de Bolivie, aussi connue sous le nom de la "ciudad blanca", la ville blanche due à son architecture.

Playmobil , en avant les histoires!

La Bolivie en commençant par La Paz.

Partir en voyage avec des apriori ou des préjugés, y’a rien de tel pour se planter. « Vous allez voir, la Bolivie c’est beau mais les boliviens… » qu’on nous disait. Oui la Bolivie, c’est beau. C’est même extraordinaire. Et les boliviens sont accueillants, souriants, réservés et et très calmes. Au point de me dire à plusieurs reprises que c’est moi qui suis limite agressif voire hautain. Et en même temps c’est pas vraiment comparable à ces autres préjugés qu’on a à propos des suisses « Y’a pas l’feu » ou aux caribéens « Twanquil ». On a rencontré plusieurs boliviens avec cette amabilité et cette tranquillité d’esprit qui sautent aux yeux. Ils ont la joie de vivre même s’ils ne semblent pas posséder beaucoup. Le niveau de vie est plutôt bas et l’hygiène pas toujours au rendez-vous.

Visite guidée de La Paz avec notre guide drôle et pleine d'énergie, Daniela.

Les bébés lamas mort-nés de façon naturelle se vendent en pleine rue et viennent compléter la nombreuse liste des superstitions des boliviens. Il s'agit ici d'une offrande à la Pachamama ("Terre Mère") que l'on pourra par la suite enterrer dans les fondations lors de la construction de sa maison afin de la protéger.

Cache-cache..

Elle est bonne ta glace?

La Paz est extraordinaire. Une ville immense aux briques rouges coincée dans ces montagnes. On sait pas toujours de quoi vivent les gens et on se fait des remarques critiques du genre « Mais pourquoi qu’ils font pas ça comme ça, ça leur faciliterait la vie ou ça la leur rendrait meilleure ». En fait, on a l’impression de revenir à une époque passée où notre confort moderne qui paraît une évidence pour nous, Occidentaux, ne trouve même pas sa place ici en Bolivie. Eux n’ont pas la même vision et finalement n’en ont peut etre pas l’envie de changer de mode de vie. Alors pourquoi pas. Pourquoi pas aligner 6 ou 7 stands de fast food dans la rue où chacun propose exactement le même menu que son concurrent voisin au tarif identique ? Pourquoi pas avoir une rue de pharmacies, une rue de coiffeurs, une rue d’agences de voyage locale plutôt que de se différencier et s’implanter autrement plus près du client ? Pourquoi pas faire affronter ces femmes en jupe longue, les Cholitas, dans des hilarants combats de catch ? Il y a de ces habitudes immuables quand elles sont appréciées telles quelles par sa communauté. Il doit y avoir ici un élément de réponse dans le mode de vie des boliviens. Il s’agit d’une communauté qui a ses règles et ses codes. Le bolivien n’est pas fermé, il est juste différent de nous. Et aussi il nous revient, plus particulièrement ici, de faire l’effort de nous adapter à nos hôtes et non l’inverse.

Pour les amateurs de Tintin, deux photos du site achéologique de Tiahuanaco où s'y trouve la porte du Soleil. Pour la voir, vous devrez vous y rendre!

Cette photo paraît anodine au premier coup d’œil. On y voit un des nombreux cireurs de chaussures de La Paz. Ils portent tous une cagoule. Je pensais que c’était pour s’abriter du soleil à cette altitude. En réalité, cireur de chaussures n’est pas vu comme un métier honorable en Bolivie et le port de la cagoule sert de cache honte pour masquer leur visage afin ne pas être reconnu. Bien ironique cette situation quand on voit que c’est l’homme qui se fait cirer les chaussures, clairement d’une classe sociale supérieure, qui porte un magasine à la main où on peut y lire le titre « Autoestime ».


Le désert d’Uyuni en commençant par le cimetière de train

Puis son fameux Salar.

Vaste immensité désertique où rien ne peut y vivre ou survivre. Mais son silence est percé par le bruit incessant des 4x4 la traversant de toute part. L’afflux des touristes est encore plus étourdissant que ce soleil cuisant et cette lumière aveuglante. Il faut prendre des photos ci et là même si cette chaleur me laisse un goût amer et pâteux dans la bouche. Mais où est cette pluie qui vient donc refléter le ciel de façon impeccable? On aura pas la chance de voir cette réflexion tant convoitée. A la place, la sécheresse de ce désert de sel donne naissance à d’infinies plaques aux formes hexagonales.

Marcher dessus ressemble à marcher sur une vieille neige plus du tout légère et presque transformée en glace. On est plus sur Terre mais dans un désert lunaire. C’est comme un jeu vidéo lorsqu’on s’y déplace. On a beau rouler à 100km/h au premier plan, au loin, le décor est comme immobile, en fait ne défile que très lentement. Au loin de vagues collines se dessinent et peinent à s’accrochent au sol. Elles dansent sous la chaleur. Seul le volcan qui les domine y parvient. Aussi loin soit-il, il nous rappelle que ce désert à une fin et qu’inévitablement au bout d’un moment, on arrive enfin à s’en approcher et à le contourner.

La journée passe et la lumière se fait plus rase. La chaleur devient plus supportable presque agréable. La lumière baisse encore et les ombres s’étirent à n’en plus finir. La nuit vient enfin et le ciel dévoile les innombrables étoiles qui nous ont pourtant guetté pendant tout ce temps. Une expérience unique sur ce plateau blanchâtre. Si plat mais si vaste qu’on jugerait y voir dans sa journée les courbes légères de notre Terre.

Deuxième jour. On se lève aux aurores. A temps pour voir le lever du soleil et une dernière fois cette horizon sans fin. A partir de maintenant, c’est un peu plus sport. Les collines et montagnes jaillissent autour de nous et on va vite troquer le lac de sel pour un sol plus incertain. Les chauffeurs, qui se connaissent tous évidemment, se tirent la bourre. A qui arrivera le premier ? Les moteurs s’échauffent et on reprend aussi un peu de chaleur au passage.

Photo de famille.

Plus tard dans la journée, comme au Dakar qui passait encore la veille de notre arrivée, les moteurs calent et on doit réparer avec les moyens du bord ces engins qui ont tantôt de la peine à gérer la surchauffe. Entre temps, c’est place aux spectacles. Lagunes de flamants roses, improbables immenses pierres volcaniques comme déposées par une main inconnue dans cette région soudainement sableuse, geysers crachant en l’air leur vapeur à une dizaine de mètres… puis enfin on profite d’une eau thermale en ce début de troisième et dernier jour alors que le soleil rasant se lève sur cette lagune qui nous borde. A l’extérieur les troupes grelottent et auraient dû faire le choix de la baignade. On n’est plus très loin de la frontière chilienne maintenant. Ce qui clos notre découverte de la Bolivie. Il y a énormément plus à faire encore mais elle nous aura offert en quelques jours ce qu’elle a de plus beau : les grands espaces et la diversité.


Árbol de Piedra, l'arbre de pierre.

Enfin ces lagunes aux flamants roses.. une nature d'une beauté insolente.

Attention, un flamant rose peut en cacher un autre..

Câlins de geysers au petit matin.

En résumé la Bolivie, c'est comme ça :


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